49ème Congrès des Maires de l’Isère, le 14 octobre 2006 à Allevard-les-Bains

Publié le par Daniel VITTE

 
 Allocution de Daniel VITTE
Président de l'AMI
 
 
Monsieur le Préfet,
Madame, Messieurs les Parlementaires,
Monsieur le Président du Conseil général
Monsieur le Maire d’Allevard les Bains et Président de la Communauté de communes du Grésivaudan, qui nous accueille, Monsieur le Président Honoraire de notre Association,
Mesdames, Messieurs les autorités civiles et militaires,
Mesdames, Messieurs les Elus régionaux, départementaux, locaux,
Mesdames et Messieurs,
Chers Collègues,
Chers Amis !
 
J’en connais plus d’un qui, ce matin en arrivant aux portes de notre Congrès, s’est frotté les yeux afin d’être certain d’avoir bien lu, sur les pancartes des manifestants : « Maires, on vous aime ! ».
Au-delà du clin d’œil que l’on doit à Philippe Langenieux Villard, admettons que cela fait chaud au cœur de se sentir reconnu dans sa fonction !
Merci mon cher Philippe, merci aux élus allevardins, merci à la CIAGE, merci aux collaborateurs des élus, administratifs et techniciens, merci à nos partenaires, merci à tous de faire de notre 49ème Congrès, un temps fort inoubliable.
 
Nous voilà réunis pour la troisième fois à Allevard les Bains : 1965, 1986, 2006.
Et en parcourant l’ouvrage remarquable, publié pour célébrer l’an 2000, je me suis interrogé : « Allevard n’est-il pas le pays des idées et des projets ? ». Du gingko biloba planté le 16 juin 1999, à la restauration de la « Méridienne du temps présent, qui donne l’heure à midi chaque jour de l’année, du sentier 2000 à la « clepsydre », horloge antique qui mesure le temps par un écoulement d’eau dans un récipent gradué, que de rencontres avec le temps.
La préface de l’ouvrage voit un célèbre allevardin, l’illustre professeur au Collège de France Emmanuel Le Roy Ladurie, souhaiter dans sa conclusion « un sort tranquille à notre bonne ville d’Allevard ».
Quant à l’actuel premier magistrat, il nous entraîne résolument vers l’avenir, dans un plaidoyer que chaque élu appréciera en affirmant : « l’utopie a toujours vaincu le fatalisme, et donc, ce que nous sommes en mesure d’imaginer et d’espérer, d’autres seront capables de le réaliser ! ».
 
Mes chers collègues, imprégnés de cet enthousiasme communicatif, vous allez tous repartir d’Allevard, même sans avoir fait une cure thermale, véritablement vivifiés !
 
Avenir, présent, passé, le fil du temps nous guide. Le savez-vous,
il y a tout juste 75 ans, presque jour pour jour, notre Association voyait le jour.
En septembre 1931, nos statuts étaient déposés en Préfecture.
En parcourant ces 75 années, nous pouvons dégager deux grandes périodes achevées, et une troisième tout juste amorcée.
De 1931 à 1964, la Ville de Grenoble a pris, sous son aile protectrice, l’Association des Maires et Adjoints de l’Isère. La Ville a hébergé les réunions du Bureau et assuré le secrétariat par l’intermédiaire d’un de ses fonctionnaires.
La période n’a pas été facile, marquée notamment par la seconde guerre mondiale.
 
Le 1er janvier 1965, l’Association s’installe en Préfecture, l’Etat assurant la prise en charge du loyer, des fournitures les plus diverses, et même du poste de responsable administratif.
Plus tard, le Conseil général mettra à la disposition de l’Association, jusqu’à deux postes de fonctionnaires territoriaux.
L’AMI s’imposera comme un partenaire incontournable, prenant la dimension que nous lui connaissons, principalement sous l’autorité d’un Président éclairé : Maître Pierre Grataloup.
 
Mes chers collègues, soyons conscients que nous venons d’amorcer, durant le présent mandat, une nouvelle étape, fondée sur quatre orientations déterminantes.
 
Premièrement : l’acquisition de nos propres locaux et l’installation au 1, place Pasteur.
Nos grands aînés ont été, il y a 35 ans, de véritables visionnaires. Ils ont accumulé un pécule, pour préparer la part d’autofinancement, et l’ont fait fructifier durant plus de trois décennies.
L’opportunité venue, nous avons franchi le pas en réalisant une opération particulièrement réussie.
 
J’ouvre d’ailleurs une parenthèse en matière budgétaire pour remercier à nouveau notre trésorier Serge Perrier. Lors de l’acquisition de nos locaux, il y a deux ans,
nous aurions pu emprunter moins et utiliser davantage notre pécule. Fort judicieusement, nous avons suivi les conseils de notre trésorier, à l’heure où les taux d’intérêt se trouvaient très bas. En empruntant davantage, nous pouvions lisser l’augmentation des cotisations et prendre en compte, progressivement, les charges de propriété.
Et, grâce au pécule conservé, notre trésorier a provisionné les sommes nécessaires pour combler, sur cinq ans, les déficits prévisionnels. Ainsi, il n’y a pas d’à-coups dans la progression de nos cotisations, et les prévisions de Serge Perrier sont scrupuleusement respectées. Qui plus est, nous sommes maintenant propriétaires et nous
vous offrons des prestations toujours plus nombreuses et de qualité.
 
Deuxième orientation : une approche budgétaire aussi rigoureuse que celle d’une entreprise.
Il le fallait, à l’heure où nous n’avons plus de personnel mis à disposition, ni par l’Etat, ni par le Conseil général.
Nous comptons d’abord sur vos cotisations, puis sur la subvention, essentielle, du Conseil général.
 
Sous la responsabilité de Serge Perrier, des états de rapprochement mensuels ont été élaborés, permettant de suivre l’évolution du réalisé par rapport
au prévisionnel. Nous avons également adopté des règles strictes, par exemple en matière de provisions. Enfin, en plus de l’expert comptable, nous avons recours à un commissaire aux comptes, que vous allez entendre pour la deuxième fois, dans quelques minutes, afin d’afficher très officiellement la totale transparence qui nous est chère.
 
Troisième orientation : le choix de resserrer le groupe des collaboratrices et de professionnaliser une équipe réduite mais particulièrement disponible, formée, performante. Notre Comité Directeur de juillet dernier a choisi de confier à Emmanuelle Rivière la fonction de
Directrice de l’AMI, après 9 mois passés comme secrétaire générale. Elle assure le management de l’équipe, les relations avec nos partenaires mais aussi le pilotage de chantiers, prioritaires, sur lesquels je vais revenir.
Elle a cédé les « questions des élus » à Elisabeth Gagnaire, en poste depuis le 4 septembre dernier, en remplacement de Marie-Joëlle Calabrèse. Elisabeth Gagnaire assume également les mises à jour du site Internet et la communication de notre Association.
Quant à Nadège Bouchery, qui vient de passer à temps complet, non seulement elle gère avec brio le secrétariat, l’accueil, le standard, les commissions et délégations,
mais elle a également accepté de passer les écritures comptables depuis le départ de Brigitte Bellot-Gurlet en Congé Individuel de Formation pour 8 mois.
Quatrième et dernière orientation : l’ouverture de chantiers essentiels, confiés à la Directrice, et au nombre de trois pour commencer.
 
En premier lieu, se touve la formation. Comme annoncé, une commission entend permettre à l’AMI de répondre à vos attentes et ce, sans cotisation supplémentaire. S’appuyant sur Mairie 2000 et sur l’AMF, nous allons, comme c’est le cas pour de nombreuses associations départementales, compléter l’information par la formation.
Nos locaux accueilleront les modules, lorsqu’ils ne sont pas décentralisés, et nous nous appuierons sur des partenaires efficaces.
La montée en charge sera progressive, l’objectif étant la qualité.
 
Second chantier : ADULLACT. L’AMI a choisi d’être membre de l’Association des Développeurs et Utilisateurs de Logiciels Libres pour l’Administration et les Collectivités territoriales.
Grâce à notre engagement (4 500 € par an), nous offrons la gratuité d’usage des logiciels aux communes et communautés de moins de 20 000 habitants. Pour les autres, une remise de 30 % est accordée sur l’adhésion d’ADULLACT, dès lors que l’on est membre de l’AMI.
Les logiciels gratuits concernent la dématérialisation des marchés publics, les listes électorales, les cimetières, les passeports et cartes d’identité, le suivi du courrier, la gestion des ressources, le suivi du parc informatique, l’élaboration des délibérations, la gestion du temps de travail des emplois et des compétences, les offres d’emploi …
Une démonstration vient d’être faite en présence de 5 directeurs de communautés de communes, le succès a été immédiat. L’objectif est de former, pour un coût réduit, un référent par communauté, ou ville, afin de transmettre le savoir-
faire. L’AMI est en première ligne, organisant la réponse à vos besoins.
 
Dernier chantier, pour l’instant : la réappropriation de l’organisation du Congrès départemental.
Grâce à Publi-expo, notre manifestation annuelle a connu une progression exceptionnelle, et je remercie René-Noël Dupraz et Hélène Gallay de leur concours. Dès 2007, notre Comité Directeur a choisi de placer davantage l’AMI au centre de l’organisation, confiant à des partenaires des prestations détaillées : gestion de l’exposition, logistique générale, audio-visuel, réalisation de films…
 
Le premier changement, vous l’avez d’ailleurs entre les mains. Il s’agit du programme détaillé du présent congrès, désormais intégré au numéro spécial de la Mairie Magazine. Vous trouverez, notamment, un rapport d’activités très détaillé, établi par notre Directrice. Merci aux Affiches, notre partenaire ami qui édite La Mairie Magazine.
 
Quelques mots sur nos prochaines séances d’information décentralisées.
 
Deux rencontres sont programmées en novembre sur le nouveau Code des marchés Publics et sur nos pratiques en ce domaine. Nous nous retrouverons
à Saint Egrève et à La Tour du Pin autour d’un intervenant de grande qualité : Monsieur Mathieu Heintz, responsable du service juridique au Conseil général de l’Isère.
 
Ensuite, et après le congrès national qui vous attend du 21 au 23 novembre, nous donnons rendez-vous début décembre aux élus qui hébergent une agence postale. Ce sera à Oyeu, le 5 décembre, en présence des dirigeants départementaux de La Poste.
 
Je ne peux terminer ce trop bref aperçu de notre quotidien sans aborder quelques thèmes auxquels nous apportons une attention toute particulière.
La mise en place du nouveau mode de répartition des subventions, proposé par le Conseil général. Vos représentants ont enregistré avec satisfaction la prise en compte de leurs demandes. La mise en place se fera, en 2007, sur la base des choix des élus locaux, c’est là l’élément essentiel. A nous tous de tester, adapter, critiquer le nouveau dispositif, sachons faire émerger les aspects positifs et améliorer les autres.
 
Le dialogue avec La Poste. Il existe réellement en Isère, c’est vrai, mais, selon moi, la voie est étroite pour les responsables de La Poste. Autour de Michel Rival, le Président de la Commission Départementale de Présence Postale et Territoriale, avec un sens aigü de nos responsabilités, mais un sens tout aussi critique, nous cultivons dialogue, franchise, efficacité.
 
Ensuite, le diagnostic sur les forces et faiblesses de trésorerie, en Isère : pas de nouvelles en 2005.
Mais le prochain rendez-vous pris avec Monsieur le trésorier Payeur Général, qui a rejoint l’Isère depuis peu, nous éclairera, j’en suis sûr.
 
Autre sujet : le dialogue entre le 15 et le 18, sujet de notre congrès 2005.
Sous la houlette de Messieurs Bart et Baudoin, un rapprochement a été amorcé. Tous deux ont quitté l’Isère, je suis certain que leurs successeurs vont poursuivre ce chantier auquel nous étions associés.
 
Enfin, l’évolution de l’intercommunalité en Isère.
A la suite des réunions de la Commission Départementale de Coopération Intercommunale, et de l’établissement du Schéma d’Orientation Isérois, vous avez été nombreux à réagir avec force.
Je le redis, et nous l’évoquerons probablement lors de la table ronde à 11 heures : les élus isérois entendent peser de tout leur poids pour contribuer à l’avancement de l’intercommunalité sans se faire imposer des choix, ni un rythme non acceptable.
Volonté et vigilence vont nous guider et votre Comité directeur
considère comme une priorité absolue la question de l’intercommunalité.
 
Enfin, j’ai une pensée à l’attention de certains de nos collègues : particulièrement de ceux qui nous ont quittés depuis une année, de ceux qui se battent contre la maladie.
 
Je salue également les élus qui, préparant l’avenir, ont décidé de transmettre le flambeau en cours de mandat, et ceux qui viennent de reprendre ce flambeau pour le porter encore plus haut.
Au-delà de l’image du flambeau, je retiens la passion pour sa fonction qui anime chaque élu.
 
Pour finir, je vous propose, comme trait d’union avec le thème de notre table ronde, de terminer avec Achille Paoli, maire de La Verpillière, Chevalier de la Légion d’Honneur, que nous rassurerons, j’en suis certain, car il y avait beaucoup d’amertume dans le courrier qu’il m’a adressé le 20 septembre, lorsqu’il concluait :  « ceci pour vous dire, Monsieur le Président, que dans vos propos lors du Congrès, il me sera pénible d’entendre que les maires sont les plus beaux, les mieux aimés, d’autant que nos responsabilités ont été accrues, à en lire la presse, alors même que les maires de la future agglomération du Nord-Isère ne seront que des obligés de l’état civil ».
Courage Achille, et courage à vous tous !

Publié dans Actualité

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